Inhibiteurs de points de contrôle immunologique: le risque de myocardite serait plus fréquent qu’on ne le pensait !

Les myocardites sont une complication connue des traitements par inhibiteurs de points de contrôle immunologique (anti-CTLA4, anti-PD-1, anti-PD-L1) pouvant conduire à des événements cardio-vasculaires majeurs.

Le Journal of the American College of Cardiology publie, dans son édition du 24 Avril 2018, un article de Syed Mahmood et al. du Weill Cornell Medical Center de New York qui analyse les observations recueillies entre Novembre 2013 et Juillet 2017 chez 964 patients traités par inhibiteurs de points de contrôle immunologique dans huit sites différents (JACC, volume 71, issue 16, 1755-64, April 2018).

Dans cette cohorte, la prévalence de la myocardite était égale à 1,14% et cette complication apparaissait précocement avec un délai médian de 34 jours après le début du traitement.

Par rapport à un groupe témoin ayant reçu le même type de traitement il y avait chez les patients ayant développé une myocardite plus de sujets diabétiques (34% versus 13%) et un plus grand nombre avait reçu une association d’inhibiteurs de points de contrôle immunologique le plus souvent anti-CTLA4 et anti-PD-1 (34% versus 2%).

Chez 46% des patients, la myocardite s’est compliquée d’un événement cardio-vasculaire grave survenu en l’absence de toute anomalie de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (38%). Si celle-ci ne permet donc pas d’anticiper le risque de myocardite il semble par contre que le taux de troponine serait un meilleur marqueur.

Une corticothérapie a été administrée dans 89% des cas et il semble que les événements cardio-vasculaires graves ont été moins fréquents lorsque de fortes doses étaient utilisées.

Ces constatations ont amené Carlo Gabriele Tocchetti, de l’Université Frédéric II de Naples, dans l’éditorial accompagnant l’article à parler de Cardio-Immuno-Oncologie !

SourceJournal of the American College of Cardiology (JACC)